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25/06/2013

Tout se passe dans ma tête: entretien avec Norbert Merjagnan

Comme déjà dit auparavant: le Géante Rouge de cette année, quoiqu'en bonne voie d'achèvement, est en retard de trois mois. Aussi, afin de vous faire patienter, avons-nous pris la décision de mettre en ligne certaines des interviews publiées dans les numéros passés. Et commençons donc par celle de Norbert Merjagnan, parue dans le n°20 de 2012.

 

 

Tout se passe dans ma tête

Entretien avec Norbert Merjagnan

 

Géante Rouge : « La plupart des auteurs de SF français commencent par un stade fanzine / publication de nouvelles, tandis que toi, tu débutes d'emblée par un roman, et dans une des collections les plus prestigieuses. Avais-tu déjà écrit quelque chose avant Les Tours de Samarantes? »

Norbert Merjagnan : « Non, à part un article dans une revue. »

GR : « Portant sur la littérature ? »

NM : « Non, sur les nouvelles technologies d'identification. »

GR : « Pourquoi écrire un roman? Qu'est-ce qui te motivait dans cet acte malgré tout assez singulier? »

NM : « Le roman, c'est un temps long. Une forme narrative qui correspond à ce que je cherche. Et je crois que ce que je cherche, c'est le récit vrai, celui qui s'impose parmi tous les récits possibles, celui qui n'est pas un simple jeu, jeu d'écriture ou jeu d'esprit. »

GR : « Une légende, au sens étymologique ? »

NM : « Oui, mais il faut que je te donne un éclairage. En fait, j'ai commencé à écrire des choses assez tôt mais cela n'allait pas parce que les mots, le langage, me semblaient fragiles, à la limite du faux, artificiels. Je m'apercevais que je pouvais en jouer, créer du "jeu", au sens d'un espace dans les rouages et au sens d'un plaisir d'esprit ; mais cette langue ne me permettait pas de toucher à l'essentiel : la vie, l'enchantement, l'univers, toucher à ce qui est caché. Il s'est passé longtemps, une petite vingtaine d'années, où j'ai lu, j'ai cherché à mieux comprendre ce qu'était un langage – des mots, des signes, des formes – et je pense que j'ai décidé d'écrire le jour où j'ai eu le sentiment que les mots ne se jouaient plus de moi et que moi je ne me jouais plus d'eux. Ce sentiment c'était aussi l'idée que la Parole, le Verbe n'était pas inaccessible, que le langage pouvait être vif, chargé d'énergie, magique au sens anthropologique de la magie archaïque, c'est-à-dire "animé", chargé d'âme, et donc pour moi toute écriture réelle est une recherche de cette langue là et à mes yeux un auteur est un chercheur, et s'il ne l'est pas, c'est un menteur. »

GR : « Mais ce que tu décris là est la recherche d'une manière, d'un ton, d'un style, en quelque sorte. Mais qu'en est-il du fond? Par exemple, dans la trilogie entamée par Samarante et Treis, tu entames la description de presque une planète entière. Pourquoi ce cadre et non notre monde? »

NM : « Ah, c'est très simple. Je ne peux écrire que ce que j'ai dans la tête. Et j'ai dans la tête plusieurs mondes. Dont celui-là. Il est en moi depuis longtemps. Et c'est un univers qui m'est très familier, très proche. Parfois plus proche que "notre" monde. Alors, ce n'était pas réellement un choix. Je décris ce que je connais. Je connais le monde de Samarante et de Treis : souvent, j'ai le sentiment d'y avoir voyagé. Et d'écrire de vieux souvenirs. »

GR : « Combien de temps t'a-t-il fallu pour que tu puisses te dire, au sujet des Tours de Samarante: "c'est bon, je tente ma chance auprès des éditeurs"? »

NM : « Je ne me suis jamais dit "je tente ma chance". J'ai mené l'écriture de ce récit quand je suis parvenu au deux-tiers, je l'ai fait lire à quelques personnes que j'estimais. Quand il a été fini, je l'ai envoyé à une douzaine d'éditeurs. Mais pour moi, ce récit "devait" être publié, non pas parce qu'il était bon ou intéressant ou estimable, mais parce qu'il était "vrai". J'ai attendu 6 mois avant que Gilles Dumay ne me contacte. Je m'aperçois aujourd'hui que ce fut très court. Mais à cette époque, je tournais comme un tigre en cage, en me disant : "il doit être publié !" »

GR : « As-tu eu des retours des autres éditeurs? »

NM : « Oui. Plusieurs retours, certains détaillés. D'autres comiques. »

GR : « Par exemple? »

NM : « J'ai eu un retour l'année dernière d'un éditeur m'expliquant en long et en large pourquoi mon récit n'était pas bon et quels ouvrages il fallait que je (re)lise pour comprendre ce qui faisait la trame d'un bon livre. Je lui ai envoyé en réponse un exemplaire des Tours en poche. Mais au-delà de l'anecdote, je crois aux rencontres. Et avec Gilles Dumay, il y a eu une rencontre. Forte. C'est un éditeur hors du commun. »

GR : « Que ressent-on, lorsqu'on est un auteur que personne ne connaît encore, et qui justement reçoit un avis d'acception pour intégrer une collection aussi prestigieuse que Lunes d'Encre? »

NM : « Que le récit est bien tombé. Tu sais, ce qui m'a énormément touché, ce sont les annotations de Gilles sur le manuscrit. Elles étaient très justes, très précises. J'ai compris que j'avais trouvé "mon" éditeur parce qu'il comprenait le texte parfois mieux que moi. Ce n'est qu'après que beaucoup de gens m'ont dit "ça fait quoi d'être édité chez Denoël en Lunes d'Encre" ? "Tu sais que Gilles a refusé untel et untel" Mais que veux-tu que cela me fasse ? Je respecte profondément Gilles Dumay, et ses choix. Mais je me moque des vanités des uns et des autres. C'est assez pitoyable de passer son temps à se renifler le derrière pour savoir qui sera sur le devant de la scène et qui restera dans les coulisses. Pour moi, il y a des récits, des textes. Ce sont eux les stars. »

GR : « Les salons ne sont pas pour toi? »

NM : « Si. J'aime les salons parce que j'y rencontre quelques gens qui me touchent. David Calvo, je l'ai connu aux Utopiales, et c'est une rencontre ! Une sacrée rencontre. Mais tout le tralala autour, c'est, disons... humain. Banalement humain. »

GR : « Parlons de l'humain justement. Dans Treis, altitude zéro, mais plus encore dans Les Tours de Samarante, j'ai senti un réel détachement par rapport à l'humain, que ce soit au niveau corporel ou mental. Il ne semble pas y avoir de sacralisation de l'humain. »

NM : « Je dirais même qu'il y a une désacralisation. »

GR : « Es-tu toi-même un transhumaniste? »

NM : « Ah ! C'est étrange parce qu'avant d'être confronté au milieu de la SF, je ne savais même pas ce qu'était un transhumain. Alors posons les choses ainsi : je considère le corps, les sens, l'intelligence organique (chimique, hormonale, électrique, etc.) comme une interface. Un support. C'est notre interface envers le vivant, la matière et le temps. Donc, elle n'a à mes yeux aucune valeur intrinsèque. L'homme n'est pas à l'image de Dieu. Donc, cela ouvre tous les possibles. Nous pouvons imaginer devenir autres. »

GR : « Mais en même temps, dans tes deux romans, non seulement le corps n'a que peu de valeur, mais la vie elle-même semble n'en avoir pas beaucoup. On y tue très aisément. »

NM : « A mes yeux, rien n'a plus de valeur que la vie. Mais le banal humain, lui, n'a pas ce regard. L'humain tue facilement, oui. Il faut une société très organisée et très policée comme la nôtre pour l'empêcher de tuer. A Samarante et Treis, l'humanité est dans une ère de guerre chaude : la guerre est proche. Et elle charrie son lot d'hommes qui ont appris à tuer et qui le font sans réfléchir. Pour Oshagan, les choses sont très différentes. On a souvent présenté Oshagan comme une sorte de guerrier sans cervelle : c'est une lecture rapide. Oshagan tue facilement parce qu'il ne considère plus les autres humains comme ses semblables. Il ne tue pas par haine, ni par ennui, ni par plaisir : il tue parce qu'il ne respecte plus les hommes qui se dressent devant lui. Mais ce n'est pas tant la vengeance qui le motive que la loi qu'il recrée dans sa tête. Et cette loi interdit que l'on tue les siens. »

GR : « Mais il est seul. »

NM : « Pas dans sa tête. »

GR : « Il peut donc tuer tout le monde? »

NM : « Oui. »

GR : « Que sont les Borgs, dans ce système? »

NM : « La voie des machines. L'évolution de l'humain vers les machines. A mon sens, c'est la voie de notre société actuelle, son aboutissement. »

GR : « Celle que tu souhaites ou que tu crains? »

NM : « Dans un sens, c'est une voie que je combats. Parce qu'elle favorise une complexité d'ordre, d'organisation, une complexité collective où l'intelligence émerge de l'ensemble. La voie des machines, c'est la simulation absolue, la capacité de quantifier tout ce qui existe et de simuler ce qui n'existe pas. C'est un choix statistique et probabiliste. C'est notre société, sauf qu'elle n'en est qu'à ses balbutiements. Pour moi, le choix vrai est toujours subjectif. Donc, il n'a de sens qu'au regard du sujet qui fait ce choix. Il faut préciser une chose : la voie des machines, c'est une évolution sociétale et, par rétroaction, individuelle. C'est cela que je combats, pas les machines. J'aime beaucoup les machines. Comme tous les outils, tout ce qui étend le champ du possible. »

GR : « Une IA, c'est quelque chose qui te ferait frémir? »

NM : « Dans IA, il y a "intelligence". En quoi une intelligence pourrait-elle me faire frémir, sinon de bonheur ? C'est la BA qui me fait frémir : la Bêtise artificielle. »

GR : « L'univers de tes romans est d'une cohérence rare, ce qui n'empêche pas d'y déceler des influences. Y en a-t-il que tu reconnais de toi-même? »

NM : « Mes influences, ce sont les récits qui m'ont donné, beaucoup. La liste est longue ! Tu veux des noms ? »

GR : « Quelques uns. »

NM : « Proust, Apollinaire, Borges, Dick, Gibson, Sterling, Rostand, Gary, Camus. »

GR : « J'y ai vu aussi quelques éléments, comme ceux discutés ci-dessus, qu'on retrouve principalement dans certaines oeuvres japonaises, comme Gunnm ou Ghost in the Shell. La parenté te semble-t-elle valide? »

NM : « Oui. Ce qui me touche chez les japonais, c'est le rapport animiste au monde. Donc l'idée qu'un objet peut avoir une âme (une création). Et l'idée que la modernité et la tradition ne s'opposent pas nécessairement. Après, je m'imprègne de beaucoup de choses. J'adore Totoro ! Les Japonais sont également confronté à une nature très puissante., parfois très dure, mais toujours présente. Dans leurs prénoms, noms, par exemple. Et je ressens la même chose. Pas du tout ce sentiment niaiseux de l'écologie occidentale qui à mon avis vient de la nature biblique, celle du jardin d'Eden. Non, la vraie nature est à la fois une matrice de vie, la source de vie, et en même temps un monde de dureté et de puissances qui peuvent être hostiles ou tragiques. »

GR : « Tu as une pensée plus animiste, quelque part? »

NM : « Oui. Je suis en complète rupture avec les trois grandes religions. Dont je me méfie énormément. Mais je me méfie de toutes les religions, pour être honnête. Dès qu'une croyance devient une religion, c'est que les hommes en ont fait un enjeu de pouvoir et un modèle de pensée, un moule pour cloner des esprits. Le premier clonage, c'est celui-là. Cela dit, je me sens plus proche de l'Orient que de l'Occident en matière d'esprit. Les trois grandes religions sont des religions révélées. La "révélation" est pour moi une farce. »

GR : « Nous n'avons parlé que des Tours et de Treis, mais c'est une trilogie qui est bien prévu. J'imagine que justement la religion devrait être au coeur du troisième volume, quelque part? »

NM : « Je ne pense pas qu'elle sera très développée. C'est plutôt l'humain que je souhaite explorer. Et justement, je ne veux pas qu'il y ait de malentendu. Je suis assez proche d'oshagan, tu sais. Ma vision de l'humain est... très noire. Le troisième volet va parler de cela. En posant une question simple. »

GR : « Laquelle est-ce, si ça n'est pas trop dévoiler? »

NM : « Est-ce que l'humain est acceptable ? »

GR : « Reste-t-il autre chose que de l'humain dans ce monde dévasté? »

NM : « Mais oui ! Les formes d'évolution. Retiola, à sa manière très expérimentale, est une humanité singulière qui m'intrigue. Les machines, dans leur stade le plus évolué, sont des formes d'organisation qui, à mon sens, seront bien plus adaptées que l'humain à l'espace. Et puis, il y a le Seuil. Ce que tu appellerais le "transhumain" »

GR : « C'est étrange d'ailleurs comme cette attente du Seuil ressemble à l'attente du Messie. »

NM : « Oui, c'est juste. Et comme pour la parole de Jésus envers ceux qui l'attendaient, le Seuil n'offre peut-être pas ce qui était prévu. Mais regarde en physique : le formidable moteur que représente la recherche de "La" loi, celle qui relierait toutes les autres ou les engloberait. Il y a une pensée quasiment enfantine derrière cela, l'envie de posséder la Parole divine. Et c'est très humain de considérer que cette Parole est Une. Parce que multiple, elle ne serait pas maîtrisable. Comme l'eau ou les dieux polymorphes. La vérité multiple est sans cesse mouvante, on ne peut la retenir. Alors que la vérité Une est accessible, maîtrisable. On peut la posséder. Le Seuil est un vieux rêve humain. »

GR : « Combien de temps tes lecteurs auront-ils à attendre le troisième volume? »

NM : « Haha ! Il faut demander à mon éditeur. J'espère finir vite. J'aimerais finir pour la fin de cette année. Mais ce n'est pas une promesse. »

GR : « As-tu déjà des idées du titre? »

NM : « Oui, mais aucune ne s'est encore imposée. Cela reste ectoplasmique. Il faut encore du temps. »

GR : « Ce sera une nouvelle ville? »

NM : « Peut-être. Peut-être une ville qui n'existe plus. »

GR : « Concernant, l'écriture, tu ne te consacres qu'à cela ou bien travailles-tu à d'autres projets en parallèle? »

NM : « Ecrire ne me permet pas de vivre, donc je dois trouver des activités où je gagne un peu d'argent. En ce moment, je travaille pour un studio de jeu video, mais c'est très provisoire, cela m'arrive de faire des missions de conseil, mais peu, parce que j'ai peu de réseau social. Ecrire est ma principale finalité. Mais je pourrais très bien envisager un travail d'écriture sous une autre forme, en BD, en manga, en animation ou film. Tout cela m'intéresse. Mais c'est affaire de rencontre. Et je suis quelqu'un d'assez solitaire. Donc, le plus probable reste que j'écrive des romans. »

GR : « Tu signalais David Calvo, plus haut. Est-ce toi qui a travaillé sur son dernier roman paru aux éditions de La Volte? »

NM : « Travaillé est un grand mot. J'ai lu le texte de David et je lui ai donné mes remarques et sentiments. C'est un texte très singulier. Et j'aime la singularité ! »

GR : « Le travail éditorial sur l'oeuvre d'autres auteurs est-il quelque chose qui te tente? »

NM : « Non. Je ne suis pas fait pour ça. Je le vois au regard du travail d'un éditeur tel que Gilles. Je ne tiens pas la route. En revanche, lorsque je me sens en phase avec un texte, je peux peut-être accompagner son auteur par quelques mots, quelques impressions, quelques suggestions. Surtout, je pense que je peux comprendre là où en est l'auteur, où il se trouve et éventuellement, être un miroir. Même du côté éditorial, je continue à penser en auteur, ce qui peut être utile, mais ce n'est pas la fonction la plus nécessaire. L'éditeur doit être un lecteur, ce que je ne suis pas. »

GR : « J'imagine qu'au-delà du tome final de ta trilogie tu penses déjà à d'autres écrits potentiels? »

NM : « J'ai plusieurs histoires dans la tête. Qui remuent. L'une se passe en Sibérie. L'autre dans notre futur proche. Une autre encore sur une terre fantasque frappée par une malédiction. Trois romans au moins. »

GR : « Mais rien de couché sur le papier pour l'instant? »

NM : « Oh, mais, je ne couche rien sur le papier tant que je commence pas l'écriture réellement. Tout se passe dans ma tête. »

 

Propos recueillis par Patrice Lajoye

© Géante Rouge et Norbert Merjagnan, 2012.

 

07/06/2013

Géante Rouge 21: le sommaire presque définitif!

Voilà, comme annoncé précédemment, le travail a très activement repris sur Géante Rouge n°21, et si tout va bien, la maquette sera prête et envoyée à l'imprimeur à la fin de ce mois.

Il est déjà possible d'en dévoiler un peu plus sur le sommaire, avec, comme promis, un dossier consacré à Thomas Geha, lequel contiendra une copieuse interview et une nouvelle inédite.

Ce dossier sera accompagné d'un bon lot de nouvelles aux thèmes particulièrement variés :

 

Gulzar Joby, Gwendoline[s]

Léo Lallot, Retour sur Garymante

Michel Grange, Le chat de monsieur Grodingo

Frédéric Gaillard, Mimétisme

Hugo Van Gaert, Une bibliothèque qui crashe

Tom Haas, Qui connaît, qui a vu ?

Nicolas Lefebvre, Chrysalide

Marc Oreggia, Vega's Bizarro

Yves-Daniel Crouzet, Le Démiurge

Jean-Pierre Guillet, Même un enfant saurait s'en servir

Philippe Mole, La rencontre

Olivier Gechter et Sandrine Scardigli, Cent pour cent cuir

Didier Reboussin, Wannsee

 

Et comme d'habitude, le numéro se clôturera sur les heureux élus du Prix Pépins 2012

 

La couverture est signée, comme les années précédente – et c'est un peu notre marque de fabrique – par Pierre Le PiXX.

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03/06/2013

Fin de l'hibernation

C'est peu de le dire, mais Géante Rouge a été peu active ces derniers temps. Il est vrai que l'emploi du temps de son rédacteur en chef a été plus que rempli, notamment en traductions, ces travaux obligés repoussant nécessairement dans le temps toute activité bénévole.

Mais voilà que le ciel s'éclaircit. Et donc, si tout va bien, si aucune mauvaise surprise ne se présente, le numéro de cette année devrait être quasiment achevé à la fin du mois.